LE LIVRE "MEMOIRES DU VILLAGE"
Ce livre devrait permettre aux nouveaux habitants de connaître dans le détail la vie de leur commune au cours du siècle dernier.
Toute personne intéressée pour l'achat du livre doit adresser son règlement par chèque à l'ordre du "Comité des Fêtes" à la Mairie de la Chapelle de Surieu accompagné du bon de souscription, ou se rendre au secrétariat de mairie.
Prix du livre : 28 €
Pour la restitution ou l'achat du livre, nous vous remercions de bien vouloir vous adresser à Jeanine MANDRAND (Garage MANDRAND : 04.74.84.48.99) ou à M. Le Maire (le vendredi de 17 h 30 à 18 h 00).
Vous trouverez ci-dessous, deux courriers venant de Colmar :
1er Courrier de Mme J.Joly Lyautey de Colombe née SCHOENFELDER
M. le Maire,
La Chapelle de Surieu était mon premier poste en France libre en 1940.
Malgré la vétusté de l’école, je n’étais pas malheureuse.
Monsieur Rey le maire était d’une grande gentillesse envers la jeune alsacienne qui avait choisi de rester en France, loin de sa famille qui ne pouvait quitter l’Alsace.
Mon jeune frère a été embrigadé par les allemands et est mort au sinistre camp de Tambor en Russie.
Je n’ai pas revu ma petite sœur morte à 16 ans.
Je suis à la veille de mes 90 ans et remercie tous les habitants de La Chapelle de m’avoir bien accueillie.
2ème Courrier du 20 avril 2010 de Mme Joly Lyautey de Colombe née SCHOENFELDER
Mesdames,
Mille excuses de ne pas avoir accusé très vite la réception de votre bel ouvrage.
Je voulais en prendre connaissance et je vous félicite : d’un petit patelin vous avez fait un chef d’œuvre très bien documenté.
C’est Michel Mathieu, moitié alsacien, moitié dauphinois qui habite un immeuble à Colmar et qui est l’auteur de l’ouvrage " Prêtres, paysans et seigneurs du Versoud" et qui m’a informé qu’il existait un livre sur la Chapelle.
Je suis à l'aube de ma 90ème année. Ma vie n'a pas toujours été rose, mais malgré la brièveté de mon séjour à la Chapelle, je n'y ai pas été malheureuse.
N'ayant pas voulu rentrer en Alsace et ayant fini mes études à l'E.N. de Sélestat, j'avais la possibilité de choisir un poste dans deux départements qui avaient ma sympathie. J'ai choisi l'Isère et la Savoie et j'ai attérri à la Chapelle.
Venant de l'E.N. je n'avais qu'une malle avec mon trousseau de l'E.N. L'école des garçons était un vieil immeuble au bord de la route à côté de la ferme des soeurs POIZAT, sans eau, sans WC pour la maîtresse...
Heureusement vous aviez un maire admirable : M. REY. Lui et son épouse m'ont prêté l'indispensable : lit, petits meubles, poêle, tables...
J'avais une classe de 44 garçons de 4 à 14 ans. Ils étaient bien élevés et m'ont aidée souvent à avoir une salle propre. Pendant plusieurs mois, Mme POIZAT, la collègue, m'a permis de prendre les repas chez elle malgré son travail et ses 4 enfants orphelins de père et trés gentils.
Tous les jeudis, un car nous menait au Péage de Roussillon pour faire les courses. Avec ma première paye, j'ai pu acheter les nécessaires pour faire la cuisine et des vêtements chauds pour l'hiver.
Au Péage, il y avait une petite mercerie tenue par deux vieilles demoiselles. Elles ont conssenti à me vendre un plein carton de laines épaisses. J'ai pu me faire un bonnet, des gants, un gilet, des chaussettes... Heureusement que je savais tricoter. Les collègues de Roussillon m'ont invitée à déjeuner. C'était la première fois que j'ai pu déguster des grives sur gratin dauphinois. C'était délicieux.
Beaucoup de parents d'élèves m'ont gâtée. On m'envoyait des fruits et des légumes.
J'ai pu déguster les pêches de la famille PERRET, leur fils m'a même apporté un poulet. Catastrophe : il était vivant. Bien que, née dans une ferme, je n'avais jamais tué ces petites bêtes. On m'a conseillé de lui couper la tête avec une hache : je l'ai fait : "la faim justifia les moyens", mais je n'ai jamais oublier le poulet sans tête qui courait dans la cour de l'école.
Je crois que Marie-Antoinette REY est cette charmante petite fille qu'on appelé "Maïté".
Je lui joins un petit mot.Peut-être a-t-elle gardé certains souvenirs de 1940. Peut-être celui d'un bel officier alsacien invité chez ses parents. Si oui, qu'elle m'écrive.
De toutes façons si quelqu'un de votre village passe dans l'Est, je lui souhaite la bienvenue chez moi.
Excusez mon écriture, ma main n'a plus l'habitude de faire de longues missives.
Vous êtes pour moi un trés bon souvenir des Allobrogues.
Bien cordialement.